Le point de vue de Guillaume Revel est celui que l'on a en descendant du plateau des Cézeaux par le nord-ouest (ancienne route de Clermont, rue des Meuniers aujourd'hui).
Même s'il existait vraisemblablement une "motte" et un donjon dès le Xème siècle à Aubière, le château dessiné par Revel a subi de nombreuses améliorations, voire reconstructions, jusque vers 1400. Certaines parties du château ressemblent étrangement à celui de Châteaugay, construit au XIVème siècle.
Le donjon quadrangulaire est couronné de mâchicoulis et de créneaux et surmonté d'une tourelle ; il est situé dans l'angle sud-ouest de l'enceinte également quadrangulaire. A l'est, le château présente un grand corps de logis à deux étages surmonté de combles aménagés. On aperçoit, adossé à la face méridionale, l'extrémité d'un autre bâtiment. Tandis que deux tours rondes s'élèvent au nord-est et au sud-est. L'angle nord-ouest est occupé par une tour carrée surmontée de mâchicoulis et de créneaux. On distingue une tourelle d'escalier dans son angle sud-est. Cette tour d'angle est reliée au donjon et au corps de logis par des courtines crénelées.
Guillaume Revel a placé le château dans la partie droite de son dessin de façon à représenter l'ensemble du village. Le château est en effet enclavé dans la partie occidentale du village. Deux autres éléments caractéristiques ont été relevés par Revel : l'église et la porte de la Quaire.
Si la première église date du XIIème siècle, celle-ci est une construction du XIVème siècle. Elle est coiffée d'un clocher à peigne avec deux cloches.
Il semble que Guillaume Revel ait laissé apparaître les fossés à droite de la Tour de la Quaire et sous l'église. Le reste de l'enceinte est sans doute dissimulée par la végétation ou n'est-elle pas encore achevée ? Si les fossés existaient en 1452, la grande enceinte du village n'a sans doute pas été terminée avant la fin du XVème siècle. C'est une dérivation de l'Artière qui alimentait les fossés. On notera que des constructions s'élevaient déjà au-delà des fortifications, entre la quartier de la Quaire et celui des Foisses, à gauche du dessin.
Autrefois,
le bourg d'Aubière était tout entier sur la rive gauche du ruisseau
d'Artière et moins étendu qu'aujourd'hui. La forme générale
était grossièrement circulaire, avec une large échancrure
à l'ouest, dans laquelle le château et une partie de ses dépendances
étaient construits. Le bourg était entièrement entouré
d'un fossé, dont l'eau était fournie par un bief dérivé
de l'Artière au niveau d'un barrage encore visible (à une centaine
de mètres en amont de la place des Ramacles). Ce bief (par où
devait passer, hormis les jours de crue, presque toute l'eau du ruisseau)
longeait l'enceinte du bourg à l'aspect de sud et servait de fossé,
laissant entre son cours et l'Artière un terrain vacant, qui est la
place actuelle des Ramacles. Les maisons de cette place (côté
nord) occupent l'emplacement du bief dont le tracé est encore visible
sur le cadastre du XIXème siècle. En aval, après avoir
dépassé le bourg, le bief actionnait le moulin du seigneur,
puis se reversait dans l'Artière (à l'emplacement de la place
de l'Ile ou Delille, aujourd'hui place Jean-Jaurès). Vers l'extrémité
occidentale de la place des Ramacles, un fossé se détachait
du bief en direction du nord, s'avançait vers le château et se
divisait en deux branches, entre lesquelles le château était
enfermé. Celle de l'ouest passait dans les parages de la rue Vercingétorix
actuelle (côté est de la rue). Le tracé de la branche
à l'est du château est indiqué aujourd'hui par la rue
Saint-Loup. C'est cet ensemble (ou peut-être seulement une partie de
cet ensemble) que les textes appellent le fossé du château. Au
nord du château, le fossé continuait à entourer le bourg
aux aspects d'ouest, de nord et d'est et rejoignait le bief méridional
non loin de la porte des Ramacles.
Le tracé de ce fossé est encore visible par endroits sur le
plan cadastral du XIXème
siècle, à l'est, les maisons de la rue Saint-Antoine et de la
rue Nationale (côté ouest des deux rues) sont construites sur
l'emplacement du fossé.
Le 20 juin 1718, Guillaume André, conseiller au présidial de Clermont, achète la baronnie d'Aubière et fait procéder à un état des lieux : Etat des lieux du château d'Aubière.
© Cercle Généalogique et Historique d'Aubière 2001