ÉTYMOLOGIE (suivi
du Cours de l'Artière)
Plusieurs thèses existent quant à létymologie
du mot Artière. Lune, établie par Marcellin
Boudet en 1890, qui puise ses sources dans des documents du moyen-âge
lautre, plus récente, peut-être plus vraisemblable, affirme
que le mot artière a des origines gauloises.
La thèse
moyen-âgeuse
"LArtière (Art eyre) est le fluvius Artéria
de la bulle de Pascal II, en 1107. En latin, ce mot a le même sens que
le mot français quil exprime artère, grosse veine, se
dit exactement artéria. On serait dautant plus tenté de
le prendre dans le sens de grand ruisseau ou grande rase, que les Romains,
dont la langue était soeur de la celtique, employaient celui de vena
dans le sens de rases dirrigations artificielles. La forme est la même
dans la langue nationale, cest-à-dire en patois celtico-roman
"Pont al Chastel.... lo riu dArteyra" en 1242. "Laigua
qu hom appella Artheira" dit à la même époque
le Terrier Dogue en parlant du territoire des Paulines, emplacement de la
gare et des casernes de Clermont. Artheyra en 1223. Une voie qui longeait
ce cours deau portait son nom : la via Artheira en 1242. De même
une partie du village situé vers son embouchure dans lAllier
: la via per ont hom vai ad Artheira. Ce village était une partie
seulement des Martres; la preuve en est que le surplus du bourg est nommé
Les Martres dans le même document. Le groupe primitif est celui
nommé Arteira que je crois être la partie basse du village,
celle située près du ruisseau".
(in
Revue d'Auvergne, Tome 7, 1890 - Les premiers travaux de dessèchement
du Marais de Limagne, par Marcellin BOUDET)
La thèse
gauloise
Lorigine du nom Artière remonte sans aucun doute à lépoque
gauloise. Comme chacun sait, il ny a pas décriture gauloise
et la persistance des noms est due à la tradition orale. Des modifications
les ont affectés au cours du temps, et nos ancêtres ne se souciaient
pas de transmettre leur signification. Aussi, les interprétations de
la toponymie et de lhydronymie concernant cette époque sont toujours
douteuses. Cest dabord le "Ar" un peu dur qui
retient notre attention. On le retrouve dans le langage gaulois pour désigner
des animaux symbolisant la force, ou une divinité les accompagnant
Artos, lours; Arduinna, la déesse au sanglier. "Ar"
caractérise souvent des noms de rivières Ar, Aar, Arc, Ara,
Are, Arga, Orvanne (déformation), Aragon, lsère (déformation
de is-ara), Yère (déformation de Av-ara), Arbuty...
L'eau a toujours
été nécessaire à la vie des hommes, qui installaient
leurs demeures près d'un point d'eau : source, lac ou rivière.
C'est ainsi que les Aubièrois préhistoriques s'installèrent
autour du lac de Sarliève dans des cahutes sur pilotis, puis, plus
tard, ils vinrent s'installer le long de l'Artière, protégée
au Nord et au Sud par les coteaux que l'on connaît.
Ce petit cours d'eau prend sa source au Nord de Saint-Genès-Champanelle,
près du puy de Chatrat, vers 900 mètres d'altitude, dans le
socle granitique, base de nos volcans. Avant de déboucher dans la Limagne,
il a creusé les gorges de Ceyrat, bien connues des promeneurs clermontois.
Il descend ensuite dans les marnes et calcaires du tertiaire, au pied de la
butte de Beaumont ; il s'engage alors entre deux coulées de lave :
celle du puy d'Aubière et celle, plus récente, du plateau des
Cézeaux. C'est là qu'il traverse Aubière. Il continue
sa course lente dans les terrains sédimentaires, plus récents,
de la Limagne, va tourner autour du puy de Crouël et part dans la direction
du Nord-Est, traverse Aulnat et termine sa course aux Martres-d'Artière,
où il mêle ses eaux à celles de l'Allier.
C'est l'Artière et la nappe phréatique qui l'accompagne qui
ont fourni à la population d'Aubière toute l'eau dont elle a
eu besoin jusqu'à une période récente.
Le territoire de la commune déborde à l'Est sur la grande plaine
de Limagne. Cette dernière résultant d'un effondrement a été
formée par le comblement très lent d'une zone marécageuse
de faible profondeur. Parmi ces marécages, le lac de Sarliève
fut asséché pour être mis en culture au XVIIème
siècle. Son histoire est liée profondément à celle
des Aubiérois.
Extraits du Cahier n°1, " Aubière
et l'eau ", C.G.H.A., 1993
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