Jusqu'à la découverte récente (1994) de son contrat de mariage par Georges Fraisse, Isabeau d'Aubière passait presque inaperçue dans l'ascendance des généalogistes aubiérois. D'ailleurs existait-elle vraiment ? Car c'est bien ce contrat qui allait légitimer et asseoir sa présence dans nos arbres. Ce document (ô combien essentiel) levait bien sûr une partie du voile mystérieux qui entourait ce personnage énigmatique. Mais bien des questions restaient posées. Et les recherches effectuées depuis, n'ont pas permis de faire complètement la lumière. Une mère qui se dérobe, un père qui se tait, des oncles et des tantes qui paraissent attentionnés, mais pour quelle machination ? Isabeau va pourtant jouer un rôle essentiel dans la vie aubiéroise du 17ème siècle. Son extraction forcée de la noblesse et sa plongée soudaine dans le monde de la roture vont modifier en profondeur le tissu démographique d'Aubière sur de nombreuses générations.
Ysabeau,
mère des Aubièrois...
Dans l'ouvrage du comte de Remacle "Les fiefs de Basse Auvergne",
on lit à la rubrique Aubière : "Gilbert de Jarrie, sans
postérité". Et pourtant...
Le chercheur qui s'intéressera à l'ascendance de Gilbert de
Jarrie ira de surprise en surprise, et remontera le fil de la grande Histoire.
Celui qui s'intéressera à sa descendance sera tout aussi étonné
et peut-être... ébahi, s'il reconnaît en lui un de ses
ancêtres, comme la plupart des Aubièrois de souche. Un personnage
bien discret que ce Gilbert d'Aubière, chevalier du Saint-Sépulcre
de Jérusalem, seigneur et baron d'Aubière et de Saint-Avit en
la Marche. Sa piété familiale le porte à la vénération
de ses ancêtres, et c'est derrière les épaisses murailles
du vieux château délabré (marqué de l'empreinte
des fiers comptours d'Apchon, ses ancêtres) qu'il élève
sa fille Ysabeau.
Un
voile de mystère autour d'Ysabeau
Elle est née à la fracture de deux siècles, sous le règne
du bon roi Henri, de cette famille des Bourbons que ses ancêtres ont
si bien servie. Le nom et l'origine de sa mère sont une énigme.
"Fille naturelle de défunt Messire Gilbert" nous dit son
contrat de mariage. Fille illégitime... Peut-être. Pourtant,
elle porte le nom d'Aubière. Et une clause du contrat de mariage de
ses ancêtres Charles de Montmorin et Gabrielle Dalmas, en 1488, stipule
que les enfants nés de légitime mariage porteront le nom d'Aubière.
Gilbert meurt en 1622, laissant la tutelle de sa fille à son frère
François. Deux ans plus tard, elle est mariée, dotée
et... sortie de l'héritage d'Aubière, que se partageront ses
oncles et tantes : François, Gilberte et Françoise.
Pourquoi est-elle écartée ? Mystère... Il est sûr
que déjà la situation financière de cette noble famille
est mauvaise, situation qui ira en s'aggravant tout au long de ce XVIIè
siècle. Par ailleurs, il ne semble pas y avoir de brouille familiale,
car à l'occasion des baptêmes des descendants d'Ysabeau, on retrouve
les descendants de Gilberte de la Rochebriant comme parrains ou marraines.
Que l'on se rassure puisque notre Ysabeau rejoint une famille aisée,
dont toute la descendance connaîtra la prospérité. Le
choix fait par sa famille, quelle qu'en soit la motivation, est le bon. D'ailleurs,
le choix de l'époux est un savant calcul. Premier critère :
ce sera un Aubièrois ; deuxième critère : choisir une
famille digne d'accueillir celle qui sera la dernière à porter
légitimement le nom d'Aubière.
Le choix d'un parti
Alors, dans quelle famille trouver le parti idéal : les Noëllet,
les Gioux Carme, les Thévenon ou les Deperes ? Les Noëllet : une
belle fortune établie par des alliances de laboureurs et de marchands.
Pour l'instant, les deux garçons sont trop jeunes et traditionnellement,
il y en a un destiné à la prêtrise... L'alliance se fera
plus tard. Les Gioux "Carmiliou" représentent l'alliance
idéale, car c'est une famille de riches marchands. l'un d'eux deviendra
procureur au Parlement de Paris et achètera le château de Chalus,
près d'Issoire. Mais les garçons sont déjà mariés.
L'alliance se fera à la génération suivante. Les Thévenon
sont de riches paysans, mais le garçon est aussi marié. L'alliance
se fera également à la génération suivante. Les
Deperes... Michel a vingt ans. Il est un peu plus jeune qu'Ysabeau. Son oncle
Martin est curé de Pérignat et dispose d'excellents revenus
: la donation parentale traditionnelle et les revenus de la cure. Il dotera
son neveu de 600 livres.
Ysabeau recevra 300 livres de son oncle François et 600 livres de ses
deux tantes. De cette union vont naître trois filles : Gilberte, autre
Gilberte et Michelle. Gilberte l'aînée, mariée à
Austremoine Heyraud, laboureur aisé du village de Jussat, aura deux
filles qui, bien que mariées, vont décéder jeunes, et
leur postérité également. Le destin favorisera Gilberte
la jeune et Michelle. Elles laisseront une nombreuse descendance qui fera
la prospérité du bourg d'Aubière.
Le nom d'Ysabeau d'Aubière est cité deux fois sur les registres
paroissiaux d'Aubière. Voici les deux actes de baptême : 24.01.1660
- Baptême d'Isabel Thévenon, fille de Michel et Marguerite Vaissat.
Parrain : Jean Rigoulet ; marraine : Isabeau d'Aubière. 30.11.1659
- Baptême d'Ysabel Decord, fille de Jean et de Gasparde Lemasson. Parrain
: Jean Lemasson ; marraine : Isabeau d'Aubière. C'est par un baptême
que l'on entend parler d'elle pour la dernière fois : le 31 octobre
1667, on baptise à la paroisse Saint-Robert à Montferrand, Élisabeth
Tourreix, fille de Berthon Tourreix et Luque Bonnefont (qui, remariée
à François Dégironde d'Oust, fera souche à Aubière).
Le parrain est Jean Vidache, laboureur d'Aulnat ; la marraine est Élisabeth
Jarrie d'Aubière. Les registres paroissiaux des années 1670
présentent des lacunes et l'on ne peut savoir la date de son décès.
En tout cas, son nom n'apparaît pas dans le testament de son époux,
Michel Deperes, en date du 30 janvier 1674. Ce dernier décèdera
le 22 août de la même année et sera enterré le 23
"dans le cimetière vis à vis de la pierre appelée
le Purgatoire".
©
Cercle Généalogique et Historique d'Aubière, "Racines
Aubièroises" n°47, 2000
LA MERE D'YSABEAU : UNE ENIGME
La
généalogie des Jarrie comporte bien des zones d'ombre. On peut
imaginer qu'en approchant du 17ème siècle, tout devrait s'éclaircir.
Et bien, non ! Voilà qu'une femme va donner une descendance à
Gilbert II de Jarrie, et nous ignorons tout d'elle : femme de noblesse ? chambrière
?
Sur quel registre paroissial va-t-on trouver le baptême de l'enfant
: à Aubière ou dans une bourgade de la Marche ?
LE PERE D'YSABEAU : CHEVALIER DE L'ORDRE DU SAINT-SEPULCRE DE JERUSALEM
De
Gilbert, avouons-le, nous ne savons pas grand chose. Nous ignorons ses lieu
et date de naissance. En 1585, un don de 1.200 livres à l'Hôtel-Dieu
Saint-Barthélémy de Clermont est fait par " d'Aubière
de Cléravaux ". Mais s'agit-il de lui ou de l'un de ses frères
?
En fait, son entrée officielle dans l'histoire se fait par une vente
du 8 décembre 1593 chez Guillaume Aubény, notaire à Aubière
(A.D.63 - 5 E 44 008) : vente de Michel Fallateuf, fils à feu Pierre,
laboureur à Aubière à Noble et puissant seigneur Gilbert
d'Aubière, chevalier de l'ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem,
seigneur et baron dudit Aubière. Voilà une certitude : à
cette date, il a accompli le pèlerinage à Jérusalem (qui
dure environ un an : voyage aller par les terres et retour par la mer à
partir de Saint Jean d'Acre). Il a été adoubé et peut
porter le grand manteau blanc frappé d'une croix potencée, cantonnée
de 4 croisettes de couleur rouge. Peut-être rentrait-il fraîchement
de Palestine, mettant de l'ordre dans ses affaires, car l'on retrouve deux
actes notariés en 1594 (3 février et 13 décembre), puis
plus rien pendant presque vingt ans.
Le 9 octobre 1609, on baptise à Montferrand, à l'âge de
4 ans (!), Henry Fouchier, fils à Robert, avocat à la cour des
Aydes et bailli d'Aubière. Le parrain est " noble Gilbert d'Aubière,
seigneur et baron dudit lieu " qui accompagne sa signature de la croix
de l'Ordre du Saint Sépulcre. La marraine est " haute et puissante
dame Henriette de Balsac, marquize de Verneuilh ", maîtresse
d'Henri IV et célèbre intrigante.
En tout cas, Gilbert est un homme très religieux, plongé dans
de profondes méditations. Gaignères nous apprend qu'il avait
sollicité le président Jean Savaron afin qu'il lui écrive
une vie de saint Gilbert, saint Gilbert d'Escole qui a fait le pèlerinage
à Jérusalem et portait le manteau blanc des prémontrés,
Gilbert son saint patron, Gilbert, frère d'Hugues, ancêtre de
Gilbert d'Aubière. Gaignères nous dépeint également
la fresque qui orne la chapelle de l'Enfant Jésus dans la cathédrale
de Clermont-Ferrand, et vis à vis de laquelle sont écrits ces
mots : " Noble Gilbert d'Aubière a fait peindre cette sienne chapelle
de ses prédécesseurs l'an MDCXVIII ".
Gilbert nous quitte entre le 31 août 1621 et le 3 septembre 1622, à
peu près au même moment que l'érudit président
Jean Savaron.
Dans la cathédrale de Clermont :
"Dans la chapelle de l'Enfant Jésus sont les armes de la maison d'Aubière fort à l'antique qui sont : "d'or à la fasce de sable", et à la muraille qui fait face aud. autel est peint ces mots :
NOBLE GILBERT, BARON D'AUBIERE A FAIT PEINDRE CETTE SIENNE CHAPELLE DE SES PREDECESSEURS L['AN] M DC XVIII. (1)
(1) - Le Gilbert d'Aubière, dont il est ici parlé, paraît être un chevalier de Malte de ce nom, qui, au retour de ses caravanes, consulta Savaron sur une statue de Saint Gilbert existant à ND du Port et donna sujet au docte président d'écrire la dissertation "De sancto Gilberto Praemonstratensis ordinis apud Arvernos abbate collectanea. In gratiam Gilberti de Alberia militis et equitis S. Sepulchri Hierosolimitani. (Voir Le Président Jean Savaron érudit, curieux, collectionneur, par A. Vernière, p. 97, Clermont, Bellet, 1892)."
(Epitafes
et inscriptions des principales églises de Clermont d'après
les anciens manuscrits de Gaignières, in Mémoires de l'Académie
de Clermont, Bellet, 1904)
L'ENTOURAGE D'YSABEAU
Sans
doute Gilbert d'Aubière confiait-il ses tourments intérieurs
à Martin Deperes, futur curé de Pérignat-Lès-Sarliève
et futur oncle par alliance d'Ysabeau. Peut-être en fit-il aussi le
protecteur spirituel et matériel de sa fille unique.
Son frère Claude, religieux, chevalier de l'Ordre de Saint Jean de
Jérusalem (Reçu le 21.09.1599), était-il encore en vie
à la date de la mort de Gilbert ?
Deux ans plus tard, le 22 novembre 1624, le contrat de mariage d'Ysabeau (A.D.63
- 5 E 44 039), ne fait mention que des autres oncles et tantes : François,
son tuteur ; Gilberte, dame de Lachenal ; Françoise, dame de Cordebuf.
Que sont devenus les oncles et tantes d'Ysabeau ? De Claude, on ne sait rien
après le 23 juin 1616, date d'une quittance pour son frère Gilbert
(acte notarié chez Maître Guillaume Aubény). Étant
religieux, il n'a probablement pas de descendance. Françoise : nous
ne savons rien d'elle après le contrat de mariage d'Ysabeau, en 1624.
François meurt après 1650, certainement sans descendance puisque
la baronnie de Clairavaux est partagée entre Gilberte de La Rochebriant,
son petit-neveu, fils à Annet. Gilberte s'était retirée
à la Chalin (actuellement, Lachaux) près de Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme)
dans la propriété des La Rochebriant (le château existe
encore). C'est là qu'elle décède le 6 juillet 1636. Elle
est enterrée aux Cordeliers de Vic-le-Comte ; son fils Amable fait
célébrer un office pour le repos de son âme en l'église
de Pionsat. Les biens sont rapidement partagés entre les deux fils,
Amable et Annet, (acte notarié du 03.09.1636 chez Maître Aubény
à Aubière - A.D.63 - 5 E 44 052).
LE MARIAGE D'YSABEAU ET SON EVICTION DE LA SUCCESSION
Le
contrat de mariage marque l'éviction d'Ysabeau de la baronnie d'Aubière.
Il porte en marge : " expédié à Mr Carmantrand suivant
le complusoire ". Le mot est aujourd'hui désuet, mais le dictionnaire
donne pour " compulser un texte " : s'y référer pour
vérifier un renseignement.
Il y a une pièce importante qui nous échappe actuellement :
le testament de Gilbert et les volontés qu'il a exprimées, notamment
au sujet de sa fille.
Le contrat de mariage d'Ysabeau semble donner une indication sur ses
droits successoraux, mais nous n'avons pu la décrypter.
Remacle aborde de façon assez détaillée le partage et
la vente d'une partie de la baronnie, mais nous ne connaissons pas ses sources
; par contre, on y trouve un certain nombre d'incohérences quant aux
noms et aux dates.
La dot qu'elle reçoit est correcte pour un mariage dans un milieu de
riches paysans. La situation financière de la famille du mari, Michel
Deperes, est sûrement plus saine que celle de la famille de Jarrie.
Si Ysabeau avait été lésée, on peut imaginer que
les relations entre les deux familles (déjà de classes sociales
différentes) eussent été refroidies. Or il n'en est rien,
puisqu'on retrouve les descendants de Gilberte de Jarrie et de leurs alliés
dans différents baptêmes chez les enfants d'Ysabeau en tant que
parrains, marraines ou témoins, dans l'esprit d'un clientélisme
propre aux régions de langue d'Oc.
On peut parfaitement imaginer que son ascendance maternelle roturière
ait pu l'écarter de la succession seigneuriale (surtout composée
de dettes !).
LES DEPEREY : UNE FAMILLE DE LABOUREUR
La
première génération de DEPEREY à Aubière
est représentée par Michel, né et décédé
dans le courant du 16ème siècle. On connaît une épouse
de Michel, Anthonia Mallet, qui teste le 10 février 1597, après
le décès de son époux. Mais elle ne semble pas être
la mère de Jehan, ce laboureur qui va s'allier aux Dégironde
avant 1580 et tester le 18 décembre 1597, sans doute peu après
le décès de sa belle-mère, Anthonia Mallet. On ne connaît
rien non plus de l'épouse de Jehan, Michelle Dégironde. Celle-ci
va mettre au monde deux garçons : Guillaume, le père de Michel,
et Martin le cadet, qui se consacrera à la prêtrise. Les Deperey
ont déjà acquis un statut de famille aisée. L'alliance
de Guillaume, avec Michelle Chatagnier, en est encore un signe. Leur contrat
de mariage sera passé à l'étude de Maître Aubény
à Aubière, le 14 décembre 1586.
Guillaume Deperey et Michelle Chatagnier vont laisser cinq enfants : Anne
(+01.03.1671), mariée à Michel Decorps ; Dauphine qui épouse
par contrat chez Maître Aubény, le 30 avril 1615, Jacques Vayssair
; Pierre, né le 10 février 1602, qui mourra en bas âge
; Michel, né en 1604 (il a vingt ans le jour de son mariage), qui épousera
Isabeau de Jarrie d'Aubière, le 22 novembre 1624 (cm) ; et Jehanne,
l'épouse de François Aubény (cm du 13 février
1631).
A chacune de ces quatre générations, un seul Deperey s'installe
sur les terres familiales.
LA DESCENDANCE D'YSABEAU
Ysabeau
et Michel Deperey auront quatre filles. Gilberte, l'aînée, épouse
un laboureur bien établi de 27 ans, natif de Jussat, Austremoine Héraud.
Le contrat est passé à Aubière, chez Maître Aubény,
le 18 janvier 1645 (A.D.63 - 5 E 44 061). Leur descendance va s'éteindre
très rapidement, puisque de chacune de leurs deux filles, Isabeau,
mariée à Blaise Chabozy, laboureur, et Jeanne, unie à
Louis Gioux, tailleur d'habits, naîtra une fille (respectivement, Jeanne
Chabozy et Isabeau Gioux) qui mourra en bas âge. (voir
note 1)
L'alliance avec les Gioux " Carmes ", familles de riches marchands,
va pouvoir se réaliser avec les deux filles suivantes : Michelle et
Gilberte, la jeune. C'est Maître Dégironde à Aubière
qui recevra le contrat de mariage entre Michelle et Guillaume Gioux, le 16
janvier 1652. De leurs six enfants, quatre assureront une nombreuse descendance
: Antoine, marié à Antoinette Cohendy ; Jacques, marié
à Marthe Deroche ; Amable, marié à Marguerite Janon ;
et Etienne, qui épousera Françoise Fallateuf.
Gilberte la jeune, est mariée une première fois à Jacques,
frère de Guillaume Gioux. Entre temps, leur sur, Jacquette Gioux,
a épousé le notaire de Ceyrat, Estienne Chabert. C'est donc
devant ce dernier et à Ceyrat que sera établi le contrat de
mariage de Jacques et Gilberte, le 1er janvier 1662. Avant le décès
prématuré de Jacques, quelques années plus tard, deux
filles naîtront : Michelle, mariée à François Pignol,
et Jacquette, unie à Sébastien Bourcheix. C'est lors du second
mariage de Gilberte que sera réalisée l'alliance avec les Thévenon.
Maître Dégironde à Aubière reçoit donc le
contrat de mariage, le 23 janvier 1670, de Gilberte et de son futur, Amable
Thévenon. La dernière alliance annoncée plus haut, se
fera avec l'un de leurs sept enfants : Jeanne, qui épouse par contrat,
le 30 janvier 1700, Pierre Noëllet, qui deviendra consul en 1719. Là
aussi, la descendance est largement assurée par Marthe, épouse
Martin Dégironde, Ligier, époux Péronnelle Fluveau, Charles,
époux Marie Oby, et Antoine, époux Isabeau Pérol.
La quatrième fille d'Ysabeau, Anne, ne survivra pas à quelques
mois de mariage avec Amable Bourcheix. Mariés devant Maître Dégironde
à Aubière, le 3 février 1667, Anne meurt sans doute en
couches quelques mois après. Amable se remarie dès le 26 janvier
1670 avec Isabeau Bourrand.
C'est ainsi que, par le jeu des alliances nouées entre les familles
durant les 18ème et 19ème siècles, la plupart des familles
aubiéroises de souche actuelles, peuvent prétendre descendre
d'Ysabeau de Jarrie d'Aubière. L'influence du prestige des origines
de cette dernière ne lui a sans doute pas survécue. Mais sa
" mésalliance " avec Michel Deperey, si l'on considère
qu'elle a été écartée illégitimement ou
injustement de la succession de son père, a vraisemblablement scellé
de nouvelles alliances fructueuses durant au moins les deux ou trois générations
suivantes.
Notes
:
1- Sur la descendance d'Ysabeau : de récentes
recherches remettent en cause ces dernières affirmations. Le couple
Isabeau Heyraud et Blaise Chabozy n'eut pas qu'une fille, prénommée
Jeanne, mais aussi un fils, Jacques Chabozy, dont il existe une descendance
: voir L'ascendance
Villevaud/Chabozy.
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Cercle Généalogique et Historique d'Aubière,
"Racines
Aubièroises" n°47, 2000
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