Avec la construction
des derniers quartiers de caves sur les coteaux nord et sud du bourg, se dessinent
de nouveaux quartiers d'habitation sur la périphérie d'Aubière.
Les quartiers des Foisses et du Chambon notamment, s'étendent.
Depuis 1850, on a vu apparaître un nouveau type d'habitation : la maison
vigneronne. Ceux que la vigne a enrichi abandonnent leurs petites masures
du centre-bourg, recroquevillées sur elles-mêmes et enserrées
dans les ruelles étroites. Le vigneron recherche l'espace et la grandeur.
Il se rapproche aussi des quartiers de caves.
Cette architecture
originale est typique à Aubière. Autour d'une cour ouverte sur
la rue, le vigneron demande à l'un des huit maîtres maçons
aubièrois de lui bâtir une maison d'habitation qui s'élèvera
de quatre niveaux, une grange, une buanderie, une écurie et une loge
à cochon près de la fosse à fumier. Un haut portail de
fer, plus ou moins ouvragé et parfois soutenu par deux piliers de pierre
sculptée, fermera le quatrième côté de la cour
au regard des passants. Le rez-de-chaussée de la maison est occupé
par le cuvage, lieu où la vendange toute fraîche fermentera dans
de larges cuves de chêne installées autour du pressoir métallique.
Dans la cour, un large escalier en pierres de Volvic, accrochée à
la bâtisse et sous lequel on a creusé un puits, nous mène
au premier étage. Celui-ci est occupé par deux pièces
: cuisine et salle à manger. Cette dernière ne sert que les
jours de réception ; elle est ouverte sur un balcon de fer forgé
qui tourne parfois sur deux faces de la maison. Le second étage est
occupé par les chambres. Quant au troisième, il est réservé
au grenier que couvre un toit à quatre pans. Le vigneron dépense
sans compter. La pierre de Volvic, souvent sculptée, est utilisée
avec largesse pour les encadrements de portes et de fenêtres, pour les
corniches, les angles de murs ou les balcons. Enfin, sur le linteau de la
porte du cuvage ou de la grange, on inscrira le millésime de la construction,
pour que l'on n'oublie pas cette époque de grande richesse.
© Cercle Généalogique et Historique d'Aubière
- "AUBIERE ET LE VIN" Cahier n°2 (1997)